William Belle est un photographe qui fait de la musique (plusieurs instruments parce que sinon c’est pas marrant !), de la vidéo, de la danse… il fait probablement encore beaucoup d’autres choses mais nous avons préféré changer de discussion avant qu’il ne les énumèrent toutes, nous n’étions pas là pour nous faire humilier !
Rencontre avec celui qui se fait parfois appeler The Will From Mars… tout un programme !
Joomeo :
Bonjour William et merci d’accepter de vous prêter à ce petit jeu de questions/réponses ! On va commencer par notre question traditionnelle : comment êtes-vous venu à la photo ?
William Belle :
Je crois que c’est l’histoire de beaucoup de photographes : très tôt je me suis mis à dessiner avec beaucoup d’assiduité puis la délinquance m’a poussé à piquer l’appareil photo familial alors que j’avais 10 ou 11 ans ! On m’a encouragé à continuer et à explorer cet art parce que j’avais visiblement une sensibilité particulière à exploiter.
Plus tard, j’ai découvert l’œuvre de Jeanloup Sieff dans divers magazine. Ca a été une révélation, je me suis dit : « ‘faut que je fasse pareil ! ».
Tout un tas de rencontres ce sont enchainées par la suite, comme des rafales à 1/2000 de seconde, il fallait que je découvre plein de choses en permanence. Et puis, par moment, je passais en pose longue… le besoin de me ressourcer ailleurs, dans d’autres formes d’expression, pour continuer à avancer !
Joomeo :
D’autres formes d’expression artistiques ?
William Belle :
Oui… Je trouve l’inspiration dans la zik, la danse, la photo… chaque pratique me donne le moyen de m’exprimer seul ou en équipe. Je suis très curieux donc j’explore et je crée en permanence. Et puis si ça ne bouge pas je m’ennuie ! Donc je ne m’interdis rien et je passe facilement d’une activité à une autre, sans état d’âme ! Un vrai couteau suisse !
Je n’aime pas le cloisonnement. J’aime pouvoir passer d’un style à un autre sans me poser de question, en suivant mes envies.
William Belle
Joomeo :
En photo non plus vous n’avez pas de limite ! Vous faites du portrait, du LightPainting, de l’Urbex, de la photo de spectacle, vous n’aimez pas qu’on vous cantonne à un style apparemment !
William Belle :
Non je n’aime pas le cloisonnement. J’aime pouvoir passer d’un style à un autre sans me poser de question, en suivant mes envies. De cette manière je peux tenter des choses un peu bizarres en toute liberté… vous connaissez un photographe qui utilise des fumigènes pour faire des photos de mariage ? Bon, ben maintenant qu’on a parlé ensemble pour pourrez répondre « oui » à cette question !
J’aime bien aussi dévisser l’objectif de mon appareil avant de prendre une photo ou développer un Polaroïd sur un morceau de carton. Et le pire c’est qu’ensuite je fais le malin en publiant des vidéos sur Youtube pour expliquer au monde entier comment faire pareil chez soi.
Joomeo :
C’est votre série « Full Spektrum » qui a déclenché notre rencontre. On y voit un certain nombre de portraits masculins, en noir et blanc ou en monochrome, dans lesquels le corps, la peau et sa texture semblent être les sujets centraux. Ce sont des images très intimes que vous offrez dans cette série, comment vos sujets ont-ils appréhendé cet exercice ?
William Belle :
Lorsqu’on fait des portraits, on a besoin de créer un environnement rassurant pour celui ou celle qui va se retrouver devant l’objectif. J’envisage toutes mes séances photo comme une collaboration avec mon modèle : même si je cherche à obtenir un résultat proche de ce que j’ai en tête, je dois m’adapter à la personnalité de mon sujet, je ne dois pas aller contre sa nature. Pour cela, je dois connaître un minimum la personne que je vais photographier.
Les modèles qui apparaissent dans « Full Spektrum » sont des personnes qui étaient dans mon entourage à l’époque. C’était donc relativement simple de les faire poser et même de les faire se dévêtir, ça s’est fait assez naturellement. C’est souvent une phase plus difficile avec les modèles féminins, comme celles dont j’ai fait les portraits dans la série « Eye Roller ».
Evidemment, le fait que je sois un homme est une première barrière parce qu’il faut immédiatement désamorcer la crainte de voyeurisme ou d’impudeur… je dois faire passer le message que le photographe est en quelque sorte asexué : quand je suis derrière mon appareil, je ne vois plus que des contrastes, de la lumière, des lignes de fuite, de la texture, je me concentre sur mon temps d’exposition, ma profondeur de champ, ma zone de netteté, bref je suis photographe !
Finalement, une part importante du travail du photographe consiste à rassurer son sujet, en permanence. Même lorsqu’il ne s’agit pas de photos de nu.
Joomeo :
Et le LightPainting alors, quelle place a cette pratique dans votre activité de photographe ?
William Belle :
Le LightPainting représente le seul espace dans lequel je travaille avec d’autres photographes. Le milieux de la photo « classique » est plus fermé, un peu trop égocentré à mon goût. C’est sans doute ce qui explique que je n’aime pas faire des expositions dans des galeries : ça me demande trop d’énergie pour pas grand chose. Je préfère présenter mes photos dans des lieux de vie plutôt que dans des endroits sanctuarisés, réservés à une sorte d’élite.
Le LightPainting, donc, me permet d’évoluer avec d’autres photographes dans une ambiance de coopération et d’entraide. Pour prendre une photo dans ces conditions extrêmes de lumière, on a toujours besoin que quelqu’un tienne une lumière ici, prenne la pose là, fasse des formes lumineuses plus loin… bref, c’est compliqué de faire du LightPainting seul et le travail en groupe fait partie intégrante de mon plaisir dans cette pratique.
Joomeo :
Il y a un dernier point qui a été à peine effleuré un peu plus haut, votre chaine Youtube ! Elle a été lancée en avril 2018… que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui vous a pris ? Vous n’aviez pas assez d’activité comme ça ?
William Belle :
C’est ça ! Il me restait encore plusieurs minutes non utilisées dans mes journées alors je me suis dit : « Tiens, pourquoi ne pas faire des vidéos pour Youtube ? Ca ne demande jamais que 4 à 5 jours de boulot pour une vidéo de 8 minutes, c’est exactement ce qu’il me faut !!! ».
Non, l’idée est simplement venue d’une amie qui un jour m’a demandé de lui expliquer simplement et clairement comment faire de jolies photos. Elle ne s’y retrouvait pas du tout dans les tutos qu’elle voyait sur internet.
J’ai pris le parti de faire des tutos ludiques basés sur l’humour et l’exemple. Mon objectif dans cette chaine est de donner aux visiteurs les clés pour faire de la photo facilement en stimulant leur créativité et en désacralisant un peu la pratique : on n’a pas besoin d’avoir un super-méga-appareil pour faire de belles photos, on n’est pas obligé d’avoir des connaissances encyclopédiques pour obtenir des effets intéressants… il suffit de se laisser aller et de tenter ! On ne risque pas grand chose à part rater une image, et aujourd’hui avec le numérique ça n’est pas très grave, alors autant ne pas se priver !
Joomeo :
C’est tout à fait juste, d’ailleurs les résultats que vous obtenez sont là pour le prouver ! Il est donc temps de laisser nos lecteurs profiter de ce beau diaporama que vous nous offrez. Nous vous souhaitons bon vent et vous disons à très bientôt sur Joomeo.
Retrouver notre photographe sur…
son site : William Belle – Photographe
sa page Facebook : William Belle photographie
sa page Youtube : Mon Oeil !
Et si vous aimez la musique, vous pouvez jeter un œil par ici : Puls’n Wood
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