Joomeo :
Bonjour Marc ! Nous sommes vraiment ravis de pouvoir parler de vous et de vos photos sur notre blog. Parlez-nous de vous et de vos centres d’intérêts en dehors de la photo…
Marc Pélissier :
Je vis près de Sophia-Antipolis dans la région de Nice. J’y travaille dans un domaine sans aucun lien avec la photographie. Je suis en effet architecte informatique sur de très gros systèmes.
La photographie est un hobby qui occupe énormément mes loisirs je dois dire. Elle me permet de développer un coté plus artistique et de stimuler ma créativité.
En parallèle, depuis presque 3 ans, je suis totalement “addict” à l’usage de drone. Mais il est vrai que même cette nouvelle passion reste en lien direct avec la photo. En fait, je n’utilise mon drone que pour faire des prises de vues aériennes !
Joomeo :
Comment êtes-vous devenu photographe et quelle place cette activité prend-elle dans votre vie de tous les jours ?
Marc Pélissier :
La photo a toujours été présente depuis mon enfance et on m’a offert mon premier reflex pour mes 18 ans. La photo m’a toujours accompagné mais elle a pris de plus en plus de place au cours de mes voyages. Comme pour beaucoup de photographes j’imagine. Lorsqu’on découvre de nouveaux paysages et de nouvelles cultures, on a envie de tout prendre en photo pour capturer ces souvenirs.
Sans que je puisse définir précisément quand, j’ai progressivement basculé vers une recherche plus aboutie dans la réalisation de mes images. C’est probablement lorsque j’ai rejoint mon premier club photo. Aujourd’hui, je ne cherche plus seulement à montrer quelque chose. Je préfère exprimer une émotion pour la partager avec le plus grand nombre.
Au sein de ce club en Région Parisienne, l’UPAC Le Chesnay, j’ai énormément appris ! C’était un lieu très vivant où l’on échangeait à propos des photos de chacun, on y trouvait des regards et des analyses différents, et beaucoup de conseils. J’ai été inspiré et tiré vers le haut par d’autres photographes.
Joomeo :
Êtes-vous un photographe professionnel ?
Marc Pélissier :
Je reste un Amateur au sens de “Celui qui aime” et je ne cherche pas à vivre de la photo et cela me donne une certaine liberté. Je le perçois donc plutôt comme une chance !
Toutefois, je pratique la photo avec une forme d’exigence qui se rapproche de celle des professionnels. Notamment lorsque j’essaie de réaliser une image précise que j’ai en tête ou que je cherche lieu avec des caractéristiques particulières pour mes prises de vues.
C’est ce qui fait que ma passion pour la photo prend une très large part de mon temps de loisir. Surtout lors de mes voyages !
Joomeo :
Vous êtes visiblement marin et voyageur, est-ce que la photo en est une conséquence ou est-ce une passion qui vient s’ajouter et compléter les 2 autres ? En d’autres termes seriez-vous devenu photographe si vous n’étiez pas marin/voyageur ?
Marc Pélissier :
Il est vrai que récemment entre ces images de voilier rouge au Grœnland ou les images de régates de vieux gréements sur la cote d’azur, on pourrait croire que je suis marin… Ce n’est pas le cas !
Néanmoins, il est certain que la mer représente un sujet assez vaste d’inspiration. Et puis quand on a la chance d’habiter sur cette cote d’azur comme moi depuis désormais plus de 15 ans, il est bien naturel de profiter de ces sujets qui nous tendent les bras !
En revanche, le voyage est clairement un élément essentiel de mon approche photographique. C’est une part d’évasion bien entendu mais j’ai surtout observé que mon approche a évolué. Initialement je faisais des photos lors de voyages. Aujourd’hui, je voyage pour la photo ! Plus exactement, j’ai des idées photographiques en tête qui orientent mes choix de destinations.
Par ailleurs, au fil de mes voyages, j’ai toujours été à la recherche d’angles nouveaux. Je ne me suis pas spécialisé dans un thème particulier et j’aime croiser les approches pour explorer encore une fois de nouveau horizons.
C’est ainsi que je vais étendre l’usage d’ultra grand-angle (généralement utilisé pour la photo de paysage) à l’architecture moderne ou la photographie animalière dans le but d’explorer de nouvelles pistes.
J’ai toujours eu une grande attirance pour les vues du ciel. C’est tout naturellement que je suis passé des vues aériennes à l’usage de drone depuis quelques années.
Joomeo :
Quels grands voyages avez-vous faits et lequel vous a le plus marqué ? Pourquoi ?
Marc Pélissier :
Avec cette question, je réalise que j’ai parcouru plus d’une quarantaine de pays ! Mais je ne suis pas “collectionneur de destinations”, j’ai plaisir à retourner en certains lieux pour approfondir mes connaissances ou pour découvrir de nouvelle facettes.
En fait, je regarde plus la liste des nombreux lieux que j’aimerais découvrir.
Cela reste une question difficile… la réponse pourra paraître un peu rapide mais je n’ai jamais regretté un seul de mes voyages. Ils m’ont tous marqué d’une manière ou d’une autre.
J’ai connu des périodes, disons, au cours desquelles j’ai favorisé certaines régions du globe. Par exemple l’Afrique avec la Namibie, le Botswana, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda, ou plus au nord avec l’exploration de la Libye en 4×4 dans un passé plus stable.
Il y a eu aussi l’Asie avec notamment un voyage en octobre de l’année dernière dans l’ouest de la Mongolie, à la rencontre des chasseurs et de leurs aigles. Ce sont des nomades incroyablement accueillants et même si les nuits en Yourte étaient un peu spartiates, nous avons eu des échanges et des moments uniques que je n’oublierai pas.
Ces dernières années, je réalise toutefois avoir eu une attirance particulière pour les contrées nordiques. J’ai eu envie de témoigner de leur beauté avant qu’elle ne soit bouleversée par le changement climatique.
C’est ainsi que j’ai poussé jusqu’au nord du Svalbard et à l’ouest du Groenland sans oublier des passages hivernaux en Islande ou Lofoten.
Joomeo :
Visiblement, vous aimez les pays froids ! D’où vous vient cette passion et n’est-ce pas trop dur de vivre dans le sud de la France pour vous ???
Marc Pélissier :
(rire) Non je ne peux pas me plaindre de la vie dans le Sud-Est. Certes, les températures montent un peu sur quelques mois en été mais ce n’est pas forcément ici qu’il fait le plus chaud en France. Et encore moins en Europe centrale. Le reste de l’année est idéal et c’est sans compter sur les lumières des ciels qui ont attirés de nombreux peintres.
Pour revenir aux pays froids, c’est probablement ma sensibilité à la pureté (et parfois au minimalisme) qui m’a attiré vers ces contrées blanches ! Sans doute ai-je aussi été “stimulé” par les nombreuses images réalisées dans ces régions à cause de l’effet prévisible du réchauffement climatique sur la faune, la flore et les paysages. Tout cela a beaucoup attisé ma curiosité.
C’est ainsi que l’été dernier, j’ai voulu pousser plus loin pour découvrir le Groenland. J’ai eu la chance de photographier l’évolution de ce voilier aux voiles rouges au beau milieu des icebergs, à la fin du mois de juillet, avec des lumières tout simplement magiques.
Kalaallit Nunaat (le pays de Kalaallit en groenlandais) devient une destination attirante pour les photographes de paysage arctique. Certains évoquent même le Groenland comme le nouvel Islande.
Les images d’icebergs finissent par être presque familières dans le flux d’information sur le réchauffement climatique et l’accélération de la fonte de la banquise. Mais en général dans ce flot d’images, on ne perçoit pas la dimension de ces blocs de glaces flottants. Ils sont souvent géants, mais parfois ils ressemblent à de simples glaçons à la taille d’un verre.
Le but de cette expédition photographique était donc de redonner une échelle à ces blocs glacés tout en apportant un coté esthétique. Intégrer un voilier dans les images devenait alors naturel et apporte un surcroit de magie lorsque ses voiles sont rouges.
Ce “fil rouge” est un voilier de 18 mètres de type Sloop des Bermudes, le Peter premier. Il est venu tout droit de Saint-Pétersbourg. Il détient le record du premier voilier à effectuer le tour du Pôle Nord par les passages nord-ouest et nord-est, en une seule saison et sans l’aide de brise glace.
Ses voiles écarlates proviennent d’une longue tradition qui s’exprime chaque année au début de l’été à Saint-Pétersbourg. Des voiles de couleurs sont hissées pour défier les règles établies et affirmer l’esprit de liberté des marins. Un choix idéal pour contraster avec la glace qui nous entourait.
Nous avons navigué le long des icebergs de Disko Bay, issus du glacier géant Sermeq Kujalleq. Nous avons exploré pendant de nombreuses nuits la côte de Ilulissat. Il s’agit une ville côtière de l’Ouest du Groenland devenue célèbre depuis que ce fjord de glace été inscrit en 2004 au patrimoine mondial de l’Unesco.
Joomeo :
Les grands froids et les milieux marins sont particulièrement agressifs pour les hommes comme pour le matériel photo. Quels précautions prenez-vous pour le préserver dans de telles conditions ?
Marc Pélissier :
Oui c’est une bonne question. En théorie, je devrais mieux protéger mon matériel lorsque j’évolue sur un bateau mais je ne trouve pas les sacs de protection pratiques. Aussi, j’essaie d’être attentif aux vagues et j’utilise plus ma parka pour protéger le boitier lorsque les conditions le nécessite.
Toutefois, je place toujours un filtre sur mon objectif soit neutre de bonne qualité, soit un polarisant. L’avantage de ces contrées froides est que la mer devient parfois un miroir et simplifie ces questions. Le froid est moins un souci pour le matériel que pour le photographes (ou plutôt ses mains et ses pieds ;-).
J’utilise des reflex Nikon comme le D850 et le D5 qui n’ont aucun souci avec les températures négatives. J’utilise toujours le booster avec une batterie lithium-ion qui me donne une grande autonomie et résiste mieux au froid. Je n’ai jamais eu de souci m’imposant de garder des batteries au fond de ma poche.
Joomeo :
Quels sont vos conseils pour réussir des photos dans ces environnements extrêmes ?
Marc Pélissier :
Finalement ce qui est important pour réussir c’est d’assurer son confort. Si on commence à ressentir le froid, on ne peut pas de se concentrer sur les images. Il faut donc adopter des bottes renforcées adaptées aux contrées arctiques, des gants en plusieurs couches et des chaufferettes.
Bien entendu, tous ceux qui partent en montagne, vous le diront, il faut adopter le principe de l’oignon : plusieurs couches de textiles permettent de rester au chaud et d’évacuer la transpiration. Le plus important restant de ne pas l’appliquer qu’en haut ! Tout le monde pensera facilement 3-4 couches mais oubliera un peu vite que 2-3 couches pour les jambes… Erreur ! Elles sont aussi importantes que le reste si vous voulez résister aux températures négatives.
Evidemment, les gants sont essentiels ! A mon sens les moufles sont les seules à offrir une bonne protection contre les températures extrêmes du Grand Nord. Mais il faut bien avouer que pour prendre des photos, ce n’est pas très pratique. Je préconise donc les modèles Shell d’une grande marque qu’on ne peut pas vraiment citer ici…
Joomeo :
Dernière question, comment avez-vous connu Joomeo ?
Marc Pélissier :
Joomeo est la solution que nous utilisions au sein de notre club photo. C’était parfait pour partager nos clichés et échanger à leur sujet. J’ai apprécié l’interface de la plateforme et la possibilité de retrouver les photos de mon compte sur mon smartphone aussi. 😉
Joomeo :
Merci pour ce bel échange Marc. Il est temps maintenant de faire rêver nos lecteurs avec vos photos. Êtes-vous conscient que vous risquez d’être à l’origine d’un afflux important de photographes voyageurs au milieu des icebergs ? Doit-on vous en vouloir ou vous féliciter ?
Retrouver notre photographe sur…
son site : Wild Images
la page Facebook : Marc Pélissier
tout est déjà dit 😉
splendide !!! bravo…
Les photos sont magnifiques !
Superbes images avec des tons de couleurs incroyables, des reflets , des cadrages etc….
En 1 mot : superbes épopées…
100% d’accord avec vous !
les photos sont magnifiques bravo
Bonjour Gilles,
je suis 100% d’accord avec vous : les images sont splendides ! D’ailleurs je crois savoir que certaines d’entre elles ont été primées lors de concours… ce qui n’est pas vraiment surprenant ! 😉
Bonne journée.