Il s’agit donc d’un jeu très immersif… en fait, c’est le jeu vidéo ultime. Vous êtes le héros d’une aventure qui se déroule dans un décors tout ce qu’il y a de plus réel ! Et, à vrai dire, Il en existe un à faire pâlir d’envie les fans de Red Dead Redemption !!! Un vrai régal pour les photographes évidemment.
En effet, nous allons vous parler de « Last Frontier », la dernière édition de The Ultime Western et l’une de nos photographes, Laureen Keravec va nous guider. Elle en a réalisé un très beau reportage photo elle nous offre quelques un de ses plus beaux clichés aujourd’hui.
Joomeo :
Avant de nous plonger dans l’univers du Far West, nous aimerions faire votre connaissance Laureen, alors qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Nos lecteurs et nous-mêmes voulons tout savoir !
Laureen Keravec :
Je suis une jeune femme de 23 ans passionnée de photographie depuis maintenant 10 ans. Je suis bretonne pure souche… en fait, je me demande s’il c’est nécessaire de le préciser, je crois que mon nom de famille ne trompera personne ! (rire) Que dire de plus ?
Joomeo :
C’est un bon début ! Vous êtes donc photographe professionnelle aujourd’hui, comment êtes-vous venue à cet art et comment avez-vous décidé d’en faire votre métier ?
Laureen Keravec :
J’ai découvert la photographie quand j’avais 13 ans avec l’appareil photo de mes parents. À défaut de faire de grands voyages, j’allais dans mon jardin pour photographier les fleurs, les insectes… Un peu comme tout le monde au début quand on découvre la photo.
Pour mon père, le jardin est quelque chose d’important. Et un jour il m’a dit : « tu me fais voir mon jardin différemment »… ça été le déclic ! Le Noël suivant je demandais un appareil photo reflex !
Joomeo :
Avez-vous suivi une formation avant de vous lancer ?
Laureen Keravec :
J’ai d’abord abordé la photographie en autodidacte et je sentais que je commençais à stagner dans ma progression. Ensuite, après mon bac, mes parents m’ont encouragée à avancer dans mes projets comme toujours. Je suis donc partie en apprentissage dans un magasin photo.
L’école m’a permis d’explorer les techniques de studio avant tout. Mon travail en entreprise m’a plutôt ouvert les yeux sur tout ce qui gravite autour de la photo. J’ai également découvert le monde qui existe au-delà de la prise de vue (les impressions, les collages, les copies, la relation clientèle, etc.).
A la fin de mon contrat d’apprentissage je me suis trouvée sans emploi. J’ai profité de ce temps disponible pour me lancer enfin dans des projets personnels. Vous savez ? Tous ces projets que l’on met de côté lorsqu’on a un emploi du temps beaucoup trop chargé !
Pour mon père, le jardin est quelque chose d’important et un jour il m’a dit : « tu me fais voir mon jardin différemment »… ça été le déclic ! Le Noël suivant je demandais un appareil photo reflex !
Laureen Keravec
Joomeo :
Comment a démarré votre activité professionnelle ?
Laureen Keravec :
J’ai fait des choses pour les copains… puis les copains des copains sont venus vers moi en me demandant mes tarifs… c’est ce qui m’a décidée ! En avril 2017 je me suis installée en tant que micro-entreprise en me disant « on verra bien » !
Effectivement, il y a des dizaines de photographes autour de chaque ville. Je craignais donc de ne pas réussir à en vivre. J’ai pesé les risques, j’ai évalué mes solutions de replis dans le cas où ce serait un échec et j’ai tenté ma chance !
Finalement, j’ai eu des clients dès le premier mois de mon activité. Et depuis ça ne fait qu’augmenter !
Joomeo :
Comment expliquez-vous ce succès quasi immédiat ?
Laureen Keravec :
J’adore ce que je fais et c’est un plaisir communicatif. Je pense que ça se ressent dans mes photos. Du coup, les clients viennent vers moi sans que j’ai besoin de faire beaucoup de prospection… J’ai une chance incroyable.
Étant donné que je vis de ma passion, je n’ai jamais l’impression d’être au travail. Quel que soit le sujet, photos de famille, photos de mariage ou de personnes costumées je m’éclate !
Joomeo :
Nous vous rencontrons dans le cadre de votre reportage sur l’édition 2018 de The Ultime Western, « Last Frontier ». Quel est votre rapport aux jeux de rôles grandeur nature ? Depuis quand connaissez-vous cette pratique ? Participez-vous en tant que joueuse lors de ces sessions ?
Laureen Keravec :
J’ai découvert le GN en 2013, j’avais trouvé ça chouette mais l’expérience c’était arrêtée là.
A début de l’année 2017, un copain m’a parlé d’un GN post-apocalyptique organisé par Toxic GN en Sarthe : Métro 2033. Nous avions prévu de nous inscrire ensemble, mais les places se sont vendues tellement vite qu’aucun de nous n’a eu de place ! J’ai tenté ma chance quand même en envoyant un message aux organisateurs pour leur proposer mes services de photographe. Ils ont acceptés ! Je me suis préparée un semblant de costume aussi vite que possible et je suis partie à l’aventure !
Je me suis trouvée plongée dans un film ! 50 joueurs dans un bâtiment désaffecté, du danger, des étrangers qui arrivent au Refuge, de la tension et des joueurs à fond dans leur rôle. C’était palpitant. Je suis tombée amoureuse de ce type d’événement !
Laureen Keravec
Avant le début du jeu, les organisateurs avaient prévu un atelier pour les personnages du Refuge. Ils étaient censés jouer des personnes qui se connaissent depuis longtemps. Tous les joueurs se sont retrouvés en cercle. J’évoluais discrètement autour d’eux pour faire quelques photos jusqu’au moment où un joueur a ouvert le cercle pour m’y inclure. Grâce à lui, j’ai pu vivre le jeu de l’intérieur !
Je me suis trouvée plongée dans un film ! 50 joueurs dans un bâtiment désaffecté, du danger, des étrangers qui arrivent au Refuge, de la tension et des joueurs à fond dans leur rôle. C’était palpitant. Je suis tombée amoureuse de ce type d’événement ! C’est une ambiance très particulière, on ne peut pas rester longtemps en dehors de l’action, on se laisse porter, on oublie sa timidité et c’est ce qui permet de faire des photos au plus proche des émotions ressenties au cœur du jeu.
Depuis, j’ai participé à 18 GN en tant que photographe. Je serai joueuse pour la première fois en mai 2019… j’ai hâte !
Joomeo :
Racontez-nous l’aventure The Ultime Western du point de vue des photographes ! Comment s’organise-t-elle (préparation de matériel, prise de connaissance des scénarios en amont, repérages…) ?
Laureen Keravec :
J’ai abordé ce GN comme je les aborde tous : je me suis renseignée sur l’univers global pour me trouver un costume qui ne dénote pas, j’ai préparé mon matériel photo (batteries chargées, cartes mémoire prêtes) et je suis partie !
Plutôt que de lire les notes d’intention qui placent l’histoire du jeu dans un contexte assez précis et auxquelles je ne comprenais pas grand chose, j’ai préféré suivre les intrigues « en live » et poser quelques questions à droite à gauche pendant le jeu ! J’aborde ces projets comme une aventure humaine, le fait de parler avec les joueurs quelques minutes hors jeu pour comprendre l’histoire fait partie de cette démarche de rencontres et de moments partagés.
Joomeo :
Comment faites-vous pour vous trouver au bon moment au bon endroit ?
Laureen Keravec :
Lors de ce Last Frontier, je tâchais d’attraper quelques infos sur la trame principale en début de journée pour me déplacer facilement dans la zone de jeu. Ensuite j’improvisais en fonction des scènes sur lesquelles je tombais. Je n’ai jamais tenté de suivre le planning évoqué lors des réunions matinales, comme toujours ce planning n’était pas respecté et changeait en permanence pour suivre le cours du jeu !
Joomeo :
Vous n’aviez ucun moyen de vous coordonner avec les organisateurs du jeu ?
Laureen Keravec :
Lorsque j’arrive sur un GN, parfois les organisateurs me proposent un talkie pour me permettre d’anticiper les actions et me trouver au bon endroit au bon moment. J’avoue ne pas être à l’aise avec ces petites bestioles ! Je préfère prendre le risque de manquer une scène importante pour garder une entière liberté au cours du jeu. De cette façon, je peux me fondre au sein d’un groupe de joueurs sans me faire repérer.
En réalité, c’est comme ça que je parviens à capter des moments précieux. Les joueurs sont dans leur élément, complètement absorbés par leur rôle dans le jeu. Je ne veux pas briser ce naturel par un artifice comme un Talkie-Walkie. C’est un parti pris qui fonctionne plutôt bien pour le moment.
Après, comme pour toute chose en GN, je m’adapte aux demandes des organisateurs. J’ai des habitudes mais ne suis pas fermée à des façons de faire différentes.
Joomeo :
Les jeux de rôles grandeur nature sont des jeux très scénarisés. The Ultime Western se déroule pendant 4 jours dans les studios de Fort Bravo Texas Hollywood. Des chefs d’œuvre comme Lawrence d’Arabie en 1962 y ont été tournés. Les plus grands westerns de Sergio Leone aussi d’ailleurs. Partant de ce constat, comment avez-vous abordé le projet ? Comme un cadreur de cinéma en choisissant des mises en scènes précises avec des angles de vue préparés en amont ? Ou plutôt comme un reportage sur le vif en shootant au gré des opportunités qui s’offraient ? 😉
Laureen Keravec :
J’avoue que ma culture cinématographique reste à faire ! ^^’
Je n’ai pas assez de base visuelle sur le thème Western pour envisager le reportage comme un cadreur de cinéma, mais ça aurait pu être intéressant en effet ! A envisager pour l’édition 2020 si elle a lieu (poke les orgas 😉 ). J’ai plutôt shooté ce qui venait. Mais il y avait déjà beaucoup à faire de cette manière, entre les décors de rêve et les supers costumes des joueurs !
Joomeo :
Une chose est assez frappante dans les images de notre article et celles de vos sites : la place de l’humain y est très importante. Ce dernier semble toujours en étroite communion avec son environnement, il y a d’ailleurs assez souvent un rapport très tactile entre les 2. Est-ce un indice de votre propre rapport à l’environnement et à la nature ?
Laureen Keravec :
Je suis en effet plus à l’aise dans un paysage naturel qu’en plein coeur d’une ville et j’imagine que cela se ressent dans mon travail. S’il y a un lien étroit entre mes sujets et leur environnement c’est qu’en effet j’aime raconter des « histoires » à travers mes photos. Et à mon sens l’environnement dans lequel évoluent les personnes en dit beaucoup sur elles, sur leur contexte de vie. Alors, certains peuvent estimer que ce n’est pas primordial, pour moi c’est important de ne pas le négliger.
Merci Laureen pour cet entretien passionnant, laissons maintenant la place à vos images ! En selle !!!
Retrouver notre photographe sur…
son site : Laureen Keravec – Photographe
sa page Facebook : Une photo, vos rêves, vos passions – Laureen Keravec
Utilisatrice de Joomeo, je découvre avec plaisir cet article. Je suis moi-même GNiste et j’ai eu la chance de bénéficier des talents de Laureen sur le Camp du Dragon en 2017 : de magnifiques photos et une photographe très agréable ! Merci Laureen !
Bonjour Valérie, le GN est une pratique vraiment étonnante et une expérience assez incroyable visiblement ! Laureen est une photographe talentueuse aux réalisations très variées en plus d’être une personne vraiment chaleureuse. Nous sommes ravis d’avoir pu échanger avec elle.