Aujourd’hui, les réseaux sociaux font partie de notre quotidien. De nombreux parents y partagent des moments de vie avec leurs enfants. Pourtant, cette habitude n’est pas sans danger.
Le phénomène du sharenting, qui désigne la publication de photos et d’informations sur ses enfants en ligne, soulève de nombreuses préoccupations. Sécurité, vie privée, conséquences psychologiques : les risques sont réels. Voyons ensemble pourquoi vous devriez éviter de publier des photos de vos enfants sur les réseaux sociaux.
Qu’est-ce que le sharenting ?
Le sharenting est un mot-valise composé de “share” (partager) et “parenting” (parentalité). Il désigne la tendance des parents à partager des photos, vidéos et informations sur leurs enfants sur les réseaux sociaux.
Cette pratique est très répandue. Selon une étude menée par l’Université du Michigan, plus de 50 % des parents postent régulièrement des photos de leurs enfants en ligne. Cependant, peu réalisent les conséquences à long terme : selon cette étude, 27 % ont partagé des photos jugées inappropriées.
Une atteinte à la vie privée de l’enfant
Chaque publication contribue à créer une empreinte numérique. Pourtant, un enfant ne peut pas donner son consentement éclairé.
Selon un rapport de l’organisation Children’s Commissioner for England, un enfant aura en moyenne 1300 photos de lui publiées sur Internet avant ses 13 ans. Cette exposition précoce peut poser problème plus tard, notamment dans sa vie professionnelle ou sociale.
💡 Notre conseil : Avant de poster une photo, demandez-vous si votre enfant serait à l’aise avec cette image à l’âge adulte.
Des risques d’usurpation d’identité
Des informations personnelles accompagnent trop souvent (involontairement) les photos d’enfants. Un prénom, un lieu ou un uniforme d’école peuvent suffire à un individu malveillant pour collecter des données.
Selon une étude de Cybersecurity Ventures, d’ici 2030, deux tiers des usurpations d’identité concerneront des mineurs dont les données ont été exposées par leurs propres parents.
💡 Notre conseil : Évitez de publier des informations permettant d’identifier un enfant.



Des images détournées à des fins malveillantes
Les photos innocentes peuvent être détournées. En 2022, une enquête d’Interpol a révélé que 50 % des images retrouvées sur des sites pédocriminels provenaient de photos publiées par les parents eux-mêmes.
Même si vous avez un compte privé, capturer une image pour la diffuser ailleurs est très simple. Une simple capture d’écran suffit.
💡 Notre conseil : Réfléchissez bien avant de poster une photo et limitez la visibilité à un cercle restreint. Joomeo vous permet de faire ça très facilement ! 😉
Des conséquences psychologiques pour l’enfant
En grandissant, certains enfants découvrent avec embarras des photos d’eux circulant sur Internet. Certains peuvent être victimes de moqueries à l’école ou se sentir trahis par leurs parents.
Une étude de Microsoft Research a montré que 42 % des adolescents ressentent de la gêne ou de la colère en découvrant des images d’eux postées sans leur consentement.
💡 Notre conseil : Demandez toujours l’avis de votre enfant avant de publier une photo, surtout s’il est en âge de comprendre.
Une législation qui évolue
En France, le droit à l’image protège les mineurs. Un enfant peut poursuivre ses parents en justice pour atteinte à sa vie privée.
En 2023, une proposition de loi visant à protéger les enfants contre le sharenting a été déposée à l’Assemblée nationale. Certains pays, comme l’Allemagne, appliquent déjà des règles strictes pour protéger les mineurs.
💡 Notre conseil : Respectez les droits de votre enfant et réfléchissez avant de publier une photo.
Comment protéger vos enfants en ligne ?
Pour éviter les dangers du sharenting, voici quelques bonnes pratiques :
- Limiter la publication : Partagez uniquement avec des proches de confiance.
- Penser au partage privé : Des solutions cloud comme Joomeo vous permettent de partager vos images en contrôlant leur diffusion.
- Flouter les visages : Utilisez des outils pour masquer l’identité de votre enfant.
- Vérifier les paramètres de confidentialité : Restreignez l’accès aux publications.
- Ne pas divulguer d’informations personnelles : Évitez les noms, lieux et écoles.
- Demander l’avis de votre enfant : Dès qu’il est en âge de comprendre, impliquez-le.



Ce qu’il faut retenir
Le sharenting est une pratique courante, mais risquée. Publier des photos de vos enfants peut compromettre leur vie privée, leur sécurité et leur bien-être futur.
Avant de partager une image, prenez le temps de réfléchir. Votre enfant aimerait-il voir cette photo en ligne dans 10 ans ? Soyez prudent ! Protégez les plus jeunes dans un monde hyperconnecté.
Pour aller plus loin…
- Étude de l’Université du Michigan sur le sharenting (2017) : yardi.people.si.umich.edu
- Rapport annuel 2023-2024 de la Children’s Commissioner for England : childrenscommissioner.gov.uk
- Article de l’Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation Numérique (OPEN) sur les risques du sharenting (2023) : open-asso.org
- Rapport “Digital Childhoods: a survey of children and parents” de la Children’s Commissioner for England (2022) : assets.childrenscommissioner.gov.uk
- Article “(Re)définir le sharenting” sur couplesfamilles.be : couplesfamilles.be
- Rapport annuel 2022-2023 de la Children’s Commissioner for England : childrenscommissioner.gov.uk
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